lunes, 14 de enero de 2013

EL POETA BERNARD POZIER ESCRIBE SOBRE MI LIBRO 'TRANCE'





« Transe » et les dieux antiques de Sergio Briceño

Sergio Briceño Gonzalez est né à Colima ou il œuvre à titre d’assistant directeur du journal hebdomadaire Diario de Colima. Il a reçu, en 2001, le prix Salvador Diaz Miron et, en 1996 le prix de poésie Agustin Santacruz. Ses poèmes figurent dans plusieurs revues et anthologies. Son recueil intitulé TRANSE a été traduit par Françoise Roy et publié dans le cadre des coéditions québéco-mexicaines ou méxico-québécoises des Écrits des Forges, cette fois, en collaboration avec le Secrétariat de la culture de l’état de Colima.

Dans ce livre, la poésie de Sergio Briceno Gonzalez nous apparaît d’abord comme celle d’une sorte de Rabelais baroque puisqu’y tournoient plusieurs petits dieux antiques, réels ou fictifs, des centaures, des satyres et autres chimères, mais il s’agit là de divinités très paiennes, le poète nous en avertit : Certains dieux sont pervers et plus loin Ils ont construit leur temple / au beau milieu de ma tête. Alors, ça fouine, ça grogne, ça se pitanche et ça fornique chez ces petits dieux-là ou dans la tête de l’auteur : Et il nous faut faire un effort surhumain / pour être plus humains.

Cet effort, Gonzalez le porte dans son écriture, cherchant, souvent dans des poèmes longs aux vers courts et au style énumératif, à trouver l’au-delà des choses, tentant d’imaginer comment elles étaient ou comment elles pourraient être, car Le miroir ne dit pas la vérité, nous confie-t-il. Dans sa démarche cependant, il constate de diverses façons le mépris dont font l’objet ceux qui tâchent à leur corps défendant de métamorphoser la réalité : On te pointera du doigt (…) Comme on montre un idiot.

Cette poésie oscille entre la formule lapidaire, presque sentencieuse ou proverbiale, du genre le silence fait du bruit et l’image bizarre, ainsi On dirait que la lime et le citron / sont en train de copuler. De cette façon, la
réalité ne demeure jamais telle quelle, mais elle bascule toujours vers autre chose, comme la lune qui devient marbre aérien et vient boire un verre de vin. Alors la poésie est faite de Lignes de vérité / pour y accrocher des sensations / comme le boucher accrochant / son quartier de bœuf.

Gonzalez aime bien décrire le repoussant et le sordide, non pour s’y complaire, mais pour mieux le condamner, que ce soit la malédiction saumâtre, l’éclat d’insanité qui brille dans ses yeux brûlés, l’air dégageant une puanteur d’ovulation et de tropiques ou  le fœtus encore tiède qui habite dans le drain. Ce poète, à n’en point douter, se fait traqueur de l’horreur. On pourrait certes cependant  lui reprocher de voir du repoussant même au cœur et au corps de la femme : Dieu a fait le corps de la femme semblable à un dépôt, La femme appartient à tout le monde, la femme est atroce et, plus loin
Elle fume en puant les règles ou elle frotte son fruit sur tous les coins et sur le mobilier. Son portrait féminin, fort éloigné du féminisme, se contrebalance un peu par son admiration et par son attirance dont sont témoins quelques passages comme l’émotion et le vertige / tiennent en elle / parce que c’est avec ça qu’on l’a façonnée.

Le poète également ne craint pas de se faire pourfendeur des excès des poètes et de la poésie, n’ayant crainte de fustiger les poètes sans contenu qui ne veulent pas écrire ce qu’ils ressentent de peur de faire l’objet de moqueries comme les poètes sans risques après avoir bu une seule gorgée de Poésie / il a fait des ulcères sur la langue / le rimailleur. Bien sûr, en contrepartie, Gonzalez y va de son credo : Pour un coup de hache asséné net sur la raison, que chaque mot provoque des convulsions / un hérissement capillaire enfin pour faire pousser des mandragores dans  les veines du
poète ou bien des arums contre le bleu très haut.

Bernard Pozier  

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